25/10/2010

Au-delà de la mort, Jean-Michel Hirt


"Je ne pouvais pas me satisfaire de la fin de Moby Dick. Vous vous en souvenez : Ismaël est le seul sauvé du naufrage du Pecod, et il est sauvé par un cercueil. Ce qui est une figure absolument prodigieuse de ce qui attend l'homme dans ce XXe siècle qui a été le nôtre. Il ne peut se raccrocher qu'à un cercueil.
C'est quelque chose qui n'est pas acceptable pour moi. Je ne voyage pas en compagnie de mon cercueil. Je veux dire par là, et là je rejoins Corbin, je n'aurai pas entrepris ce voyage si je n'avais pas la conviction qu'il n'y a pas un être pour la mort. Il y a un être pour au-delà de la mort. C'est une conviction évidemment qui est la mienne et qui fait que à partir de ce moment là on ne peut que partir constamment en voyage, on ne peut pas s'arrêter, on ne peut pas se contenter de son cercueil."

Jean-Michel Hirt, dans Cultures d'Islam d'Abdelwahab Meddeb, France culture 24/10/10

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